Texte - « L'hôtellerie sanglante » Paul Mahalin

fermez et commencez à taper
Non, c'était un bourgeois de village à la mine placide, discrète et satisfaite, qui s'avançait d'un pas tranquille, les mains dans ses vastes goussets. Son sourire content avait une pointe d'ironie. La superbe Denise s'était humanisée. Elle était venue au rendez-vous. Elle acceptait le combat. Et notre paysan était si sûr de vaincre !

Ce combat, sans s'y être aucunement préparée, la jeune femme se sentait désormais prête à le soutenir contre l'ennemi qu'elle pressentait et qui approchait. Elle n'espérait pas triompher. Mais c'était la fille d'un soldat. Elle avait hérité de l'ancien chamborand la netteté dans la décision, la bravoure dans l'exécution. Avant toutes choses, elle restait elle-même, elle agissait sans hésitation ni fausse honte, selon sa conscience et sa nature propres, pures et généreuses comme le sang de ses veines ...

Voilà pourquoi sa taille harmonieuse s'était redressée de toute sa hauteur ; pourquoi sa belle bouche se fronçait pour retenir la plainte qu'elle avait laissé échapper ; pourquoi, enfin, dans son attitude comme sur son visage, il n'y avait plus qu'une fierté grave mêlée à une tristesse calme et à une héroïque résignation.